Bocaracá : la vipère palmiste à cils des forêts du Costa Rica

Publié le 30 juin 2025

Bocaracá

Le Costa Rica abrite au moins 141 espèces de serpents. Avec une telle diversité concentrée dans un si petit territoire, on pourrait croire que croiser un serpent est monnaie courante. Pourtant, de nombreuses espèces évitent le contact humain et vivent dans des zones isolées, ce qui rend les rencontres plus rares qu’on ne l’imagine. C’est le cas de la bocaracá, également connue sous le nom scientifique Bothriechis schlegelii, ou plus communément vipère palmiste à cils.

Une vipère aux mille couleurs

Cette espèce est connue sous divers noms, en anglais comme en espagnol : eyelash viper, Schlegel’s pitviper, bocaracá, toboba de pestañas ou encore oropel lorsqu’elle arbore une teinte jaune doré.

Cette pluralité de noms reflète sa grande diversité de couleurs. On peut l’observer en vert, brun, orange, rose, blanc ou jaune, avec des motifs variés tels que des taches, des bandes ou des points. Cette richesse chromatique est telle qu’on pourrait croire à des espèces différentes.

Parmi les racines et les broméliacées

Quelle que soit sa couleur, un trait distinctif demeure : des écailles dressées au-dessus des yeux, semblables à des cils. Ces structures pourraient jouer un rôle dans le camouflage en brisant la silhouette de l’animal, ou servir de protection dans son habitat composé de racines, de lianes et de broméliacées.

La bocaracá vit dans les forêts humides de plaine et de piémont. Elle est absente des zones les plus sèches ainsi que des hauteurs du pays. On peut l’observer enroulée entre les racines au sol, près des ruisseaux ou perchée sur des branches au milieu de plantes épiphytes. Les jeunes préfèrent rester près du sol et se nourrissent de petits amphibiens ou reptiles, tandis que les adultes chassent des oiseaux ou petits mammifères dans la canopée. Cette vipère utilise un venin puissant, injecté par des crochets creux, pour immobiliser ses proies.

La bocaracá est une espèce emblématique des forêts costariciennes. Même si son observation reste difficile, chaque rencontre est une occasion unique d’en apprendre davantage sur la biodiversité exceptionnelle du pays.

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