La région des anciens volcans sous-marins connue sous le nom d’El Dorado est devenue le centre d’intérêt de l’expédition scientifique appelée The Octopus Odyssey Expedition (Expédition de l’Odyssée de la Pieuvre).

Au cours de l’année 2014, cette région a intrigué les chercheurs en raison de la congrégation massive de centaines de pieuvres dans un petit espace. Tirée par cette énigme, l’équipe de scientifiques a eu pour objectif d’explorer les monts sous-marins de l’océan Pacifique pour comprendre le phénomène.

L’expédition dirigée par le Dr Jorge Cortés Núñez.

Le professeur émérite de l’UCR, avait un champ d’action plus large que la seule étude des pieuvres. De plus, il proposait d’échantillonner diverses espèces de faune marine typiques des monts sous-marins, comme les coraux, les éponges et les échinodermes, ainsi que des sédiments et des roches. Le but est d’étudier la relation entre les microbes et les animaux dans les profondeurs de la mer.

Par ailleurs, ce qui a intrigué les scientifiques, c’est le phénomène d’éclosion dans une zone où l’eau était plus chaude en raison d’émissions provenant de l’intérieur de la croûte terrestre. À une profondeur de 3 000 mètres, l’eau est normalement à 2 °C, mais à El Dorado, elle oscille entre 8 °C et 12 °C. Les chercheurs se sont demandé si cet endroit attirait les pieuvres femelles pour qu’elles pondent leurs œufs, et si ces derniers éclosaient dans cet environnement.

De son côté, l’équipe n’a pas eu à attendre longtemps pour obtenir des réponses. Lors de la première plongée de l’expédition Octopus Odyssey, les scientifiques, dont Janet Voight, experte mondiale, ont assisté à l’éclosion des œufs. La joie et l’excitation ont envahi le site, car ce phénomène n’était connu que dans deux endroits au monde : la baie de Monterey en Californie et le Pacifique costaricien.

L’écloserie de pieuvres et de nouvelles espèces.

En principe, les pieuvres sont des créatures solitaires, mais certaines espèces se regroupent parfois pour protéger leurs œufs jusqu’à ce qu’ils éclosent. L’importance de comprendre ce comportement réside dans la compréhension de la relation entre ces animaux et les microbes présents sur les monts sous-marins.

On y trouve des lieux de reproduction pour les pieuvres, les éponges, les octocoraux, la pieuvre Dumbo, les poissons tripodes, les étoiles de mer, les coraux noirs et de nombreux animaux qui mettent des centaines d’années à se développer

L’expédition permis des découvertes surprenantes liées à d’autres formes de vie marine. Le Dr Odalisca Breedy Shadid, spécialiste des octocoraux au Cimar et au Centre de recherche sur les structures microscopiques (Ciemic), pense que parmi les échantillons recueillis, il y a des espèces totalement nouvelles pour la science.

Les octocoraux, qui ne forment pas de récifs et sont composés de polypes dotés de huit tentacules chacun. Ce fait ont impressionné Breedy lors de sa première plongée en 2017. En effet, ces coraux habitent les profondeurs marines et sont singulièrement adaptés à un environnement où les changements sont minimes. Leur croissance est lente et leur âge reste un mystère, car les scientifiques préfèrent éviter d’endommager les coraux pour déterminer leur longévité.

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